L’esprit Kaizen, c’est aussi ça:
Pour faire suite à l'article sur le
Kaizen...
Un kit feu de survie qui ne cesse d’évoluer. Mes premiers kit quand
j’étais minot étaient une boite d’allumettes, un briquet et quelques bougies, le
tout dans un sac plastique. J’ai fait un paquet de rando et de colo étant gamin
avec ce système, et il m’arrive de revenir dessus… nostalgie ou nouveaux test
après plusieurs années avec d’autres systèmes…
J’ai essayé plein de trucs: des copeaux paraffinés au trucs
chimiques, en passant par les techniques de feu primitif, que j’affectionne
tout particulièrement, et je n’ai pas encore fait le tour, et ça j’adore.
Les
techniques primitives sont pour moi le Graal de la maîtrise, quand on part de
rien dans la nature et qu’au bout d’une heure ou deux, voire des fois bien plus,
on obtient du feu, mais avec aussi des échecs.
Les techniques primitives sont de beaux gestes, une sacré
humilité et harmonie face à dame nature, enfin, c’est un devoir de mémoire pour
nos ancêtres qui ont survécu afin que nous soyons ici, nous Hommes dits modernes.
Aujourd’hui, j’ai toujours un briquet dans un étui attaché à
ma ceinture, par un bout de cordelette, le tout au fond d’une poche bien
chaude et (quasi) toujours sèche de mon pantalon. L’ensemble est complété par
un bon allume feu, totalement étanche et attaché lui aussi.
Enfin, dans mon
sac à dos ou dans ma veste, suivant la configuration du bonhomme, j’ai un kit
feu avec de quoi allumer un feu de plusieurs manières. Globalement, quand il
fait beau c’est la loupe que j’adore utiliser pour sa sobriété et son caractère durable,
après c’est suivant l’envie du moment et ce que je trouve sur le terrain.
Indéniablement, le plus efficace (au niveau solidité, étanchéité, durée,
utilisations en cas extrêmes…), si on a l’allume feu kivabien (en poche ou
confectionné sur le terrain), c’est le firesteel.
Après, j’ai fait des tests avec un briquet (bic à molette), et ceux qui m'ont
vu en stage ou sur les salons en immerger un dans un quart de l’armée rempli d’eau,
pendant que j’explique mon blabla sur le feu peuvent en témoigner: bien séché
en quelques minutes, en le secouant et en soufflant dessus, tout en finissant mes
explications sur le feu, il remarche.
Pour l’allume feu vraiment efficace, j’ai d’abord connu le coton
vaseliné dans le livre de Jean-Marc Lord et André Pelletier « Le guide de
vie et survie en forêt » , puis, petite révolution, l’œuf de nounours, où
David Manise instructeur au CEETS a eu l’ingénieuse idée de renfermer le tout
dans un œuf Kinder.
Enfin, après le stage N1 au CEETS, c’est ça aussi l’esprit
Kaizen, toujours chercher, trouver, s’améliorer, se perfectionner…j’ai encore
cogité, peaufiné mon kit.
Je vous le présente ici, avec un allumage en un peu plus de
5 secondes, juste le temps de le sortir d’une poche ou de l’enlever autour du
coup et de gratter sur le firesteel. Avec une durée de flamme sur le prototype de
plus de 7 minutes.
Je pense essayer un autre modèle de tube plus grand de
quelque millimètre de diamètre et de plus de 2 cm sur la hauteur. On devrait
atteindre chargé à bloc facilement les 10 à 12 minutes de combustion.
Largement
de quoi sortir son petit sac à feu avec un peu de bois sec, ou d’aller
chercher une grosse poignée de brindilles et branchettes mortes sur pied.
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Prototype et un tube d'une taille au dessus |
Tout est pensé pour que le système soit très rapide d’utilisation,
extrêmement simple, et étanche à l’humidité et à la pluie.
L’amorçage se fait en 2 temps:
_tirer sur le cordon qui va
libérer le combustible hors de sa boite de protection.
_gratter le firesteel pour allumer le feu.
Pour optimiser les gestes et ne pas s’emmêler les pinceaux
dans le stress, le grattoir et la barre de ferrocérium sont attachés à l’opposé
du collier de para-corde. Le tube de combustible lui, est attaché vers la barre de ferrocérium
pour que la main opposée (celle qui tient le grattoir) puisse venir tirer la cordelette et gratter juste après le ferrocérium.
Idéalement, il faudrait une amorce qui se déclenche comme
sur une fusée de détresse, mais là c’est une autre histoire.
Comment le fabriquer :
Premièrement, il vous faut :
_un tube de type aspirine
_du coton
_de la vaseline
_un combustible longue durée (allume barbecue, bois gras,
copeau paraffiné…)
_un peu de cordelette.
_de la chambre à air ou des gros élastiques.
_un peu de silicone pour celles et ceux qui veulent vraiment bien étanchéifier
le tout.
Le reste en image :
Commencer par mettre au fond du tube la cordelette en "u" avec du coton vaseliné enroulé autour à sa base pour former une sorte de bouchon qui va pousser le reste du combustible en dehors du tube lorsque l'on tirera le cordon.
Ensuite, garnir copieusement d'un combustible longue durée (cube allume barbecue, bois gras, copeau paraffiné,..) enrobé de coton vaseliné.
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"C'est dans le tube!" |
On peut, en dehors d'une utilisation rapide d'urgence, piquer tranquillement un peu de combustible du tube grâce à la cordelette et son bouchon de coton au fond.
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ancien modèle avec système de tirette en sisal |
Personnellement, j’utilisais ce système pour sortir mon
initiateur, comme ici sur un ancien contenant.
Refermer le tout avec le bouchon en prenant soin de laisser dépasser de la cordelette, qui servira de tirette d'ouverture, et siliconer et ou ajouter un peu de chambre à air pour sécuriser le tout.
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Sur le prototype, la tirette est un peu courte! |
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ET SURTOUT !!!
N’oubliez pas quelques règles et surtout du bon sens concernant le feu et
les risques d’incendie :
_Toujours faire un feu proportionnel à ses besoins, pour cuisiner et se réchauffer un peu, un rayon de 20-30 cm suffit largement.
_Toujours avoir de quoi éteindre le feu proportionnellement
à sa taille (sable, eau, terre, couverture ignifugée ou une couverture de coton
ou de laine imbibée d’eau,…).
_Dégager le terrain des matériaux inflammables sur un bon rayon de 3 mètres (pour un petit feu).
_Ne jamais faire de feu là où c’est interdit, dans une zone
qui de bon sens est dangereuse (zone aride, sèche,…) et suivant les arrêtés en
cours. Si vous avez un doute, abstenez-vous.
_Proscrire les forêts de pins (et généralement de conifères) où le sol
n’est qu’un tapis de plusieurs dizaines de centimètres d‘aiguilles en
décomposition. En effet, la combustion peut se propager sous terre comme un encens
notamment par les racines des conifères. Le même principe se retrouve dans les
tourbières.
_Ne jamais faire de feu par grand vent.
_Ne jamais laisser un feu sans surveillance et bien s’assurer
que le feu soit entièrement éteint, sans braises, avant votre départ.
_Penser à faire une table à feu.
_Demander l’autorisation au propriétaire.
_Toute l'année, le code forestier interdit de "porter
ou d'allumer du feu à l'intérieur et jusqu'à 200 m des bois, forêts,
plantations, landes et maquis". Ces dispositions s'appliquent également
pour l'interdiction de fumer en forêt.
Nous y reviendrons dans un prochain article.
Petite démo en vidéo: